CONSTRUCTION ET RÉNOVATION DE PISCINE

Informations Entreprise : Comment voyez-vous l’évolution des attentes des clients en matière d’installations aquatiques ?

Thierry d’Auzers (Président d’Everblue Piscines) : Les bassins publics ont énormément évolué ces dernières années. Par exemple, ils proposent davantage d’éléments de divertissement qui n’existaient pas auparavant. Historiquement, la piscine municipale était destinée à la natation et comprenait un grand bassin et un petit bassin. Aujourd’hui elles s’adressent davantage aux familles. On trouve des jeux d’eau, des espaces de détente, ou encore des offres de restauration. Ainsi, elles se rapprochent de plus en plus des campings par exemple, en apportant une notion de vacances locales. Face au changement climatique, la présence d’une piscine est d’ailleurs devenue centrale, offrant un lieu de détente et de bien-être indispensable, que ce soit chez soi ou en extérieur. Avec environ 3,5 millions de piscines, la France se positionne comme le deuxième marché mondial, témoignant de l’intégration des activités aquatiques dans les loisirs contemporains.

I.E : Quels sont les principaux défis environnementaux auxquels l’hôtellerie de plein air et les collectivités doivent faire face aujourd’hui ?

Thierry d’Auzers : On observe que des défis subsistent, voire s’accroissent. En effet, l’augmentation des coûts de fonctionnement est de plus en plus difficile à gérer particulièrement pour les collectivités dont les budgets stagnent ou diminuent. Le coût de l’énergie a notamment grimpé de plus de 50% en trois ans. La consommation d’eau est une autre préoccupation majeure. A ce jour les bassins publics continuent d’être vidés tous les ans car les règlementations en vigueur le préconisent. Sur les 6000 bassins publics que l’on recense en France, 4000 ne sont pas couverts et subissent de très lourdes pertes liées à l’évaporation de l’eau. Chaque année, ce sont donc des millions de mètres cubes d’eau qui sont gaspillés. C’est pourquoi Everblue oeuvre activement en faveur de la modernisation des piscines publiques et de l’évolution de la règlementation associée à leur gestion. En effet, les exploitants sont déjà soumis à des normes strictes, imposées par l’ARS, concernant la qualité de l’eau des bassins pour prévenir tout risque sanitaire. Cependant, aucune législation spécifique n’encadre actuellement les enjeux environnementaux, bien que ces derniers soient cruciaux.

I.E : Quelles sont les nouvelles technologies proposées par Everblue pour répondre à ces enjeux ?

Thierry d’Auzers : Comme nous l’avons vu, la consommation d’énergie et d’eau est cruciale pour les gestionnaires de basins publics ou dans l’hôtellerie de plein air. Ainsi, dès 2022 lorsque nous avons constaté des hausses significatives de ces coûts, nous avons souhaité faire évoluer notre offre. L’objectif étant également de les accompagner dans le cadre de leur transition énergétique. Pour rappel, la consommation thermique moyenne d’une piscine publique dépasse largement les 1 000 kWh/ep/ m2/an quand, à titre de comparaison, la norme Bâtiment Bas Carbone pour le bâtiment se situe à 50 kWh/ep/m2 par an. De même, un bassin de 25 x 12,5 m produit environ 30 tonnes de CO₂ à l’année. Il est donc devenu nécessaire de proposer des solutions moins énergivores et plus écoresponsables. C’est ainsi que sont nées les deux solutions complémentaires d’Everblue : Apollo Max et Apollo Sun. Les volets roulants Apollo Max sont le fruit de 25 ans d’expérience dans l’installation et la maintenance de couvertures de sécurité. Notre volet Apollo Max s’adapte parfaitement aux bassins de piscines publiques. La structure du volet est conçue en Inox 316L (et en partie en Inox 316TI), ce qui lui offre une excellente résistance à la corrosion et rend sa production plus écoresponsable. En effet, si l’inox provient du minerai de fer, la production d’aluminium, l’autre matériau habituellement utilisé, nuit à l’environnement et dispose d’une très forte empreinte carbone. Autre atout de taille, le tablier de nos volets est constitué de lames pleines isothermiques de 83 mm de large. Elles sont remplies de mousse de PVC expansé. Cette spécificité leur confère une meilleure flottabilité et renforce leur résistance aux chocs et à la grêle. Ces lames pleines sont garanties 10 ans. Avec ce type de solution, les économies sont flagrantes. Tout d’abord, une économie de chauffage d’environ 50 % en facilitant le maintien du bassin à la température souhaitée. Ensuite, la couverture réduit considérablement l’évaporation de l’eau, entraînant une économie d’eau d’environ 30 %. Pour aller plus loin dans la réduction de la consommation énergétique d’une piscine publique, Everblue propose Apollo Sun. Cette solution, respectueuse de l’environnement, contribue également à la diminution de l’empreinte carbone. Il s’agit de panneaux dotés de capteurs solaires thermiques qui saisissent les rayons du soleil (avec une exposition Sud ou Sud-Est) et chauffent le fluide caloporteur qui circule à l’intérieur. Ce fluide spécifique, à haute résistance et sans glycol, passe ensuite à travers un échangeur à plaques multiples. Parallèlement, l’eau du bassin est propulsée à travers ce même échangeur. Ainsi, au contact des plaques, l’eau est chauffée à haute température. Grâce à un prémontage en usine, l’installation des capteurs solaires est simplifiée. Ils sont installés par deux et disposés à 45°. Cela réduit nettement la surface au sol nécessaire pour leur installation. Fabriqués en France, ces capteurs solaires disposent de l’appellation Origine France Garantie et bénéficient d’une garantie de 10 ans. De plus, ils peuvent être installés sur l’ensemble du territoire français.

I.E : Comment la technologie Apollo Max permet-elle de réaliser des économies d’énergie significatives dans la gestion de piscines publiques ou d’hôtellerie de plein air ?

Thierry d’Auzers : Je vais essayer d’argumenter par l’exemple. Nous avons récemment modernisé les équipements d’une piscine municipale dans le Lot. Nous avons installé notre système de couverture isothermique Apollo Max, sur-mesure naturellement, sur ce bassin de 20mx10m. L’impact de cette installation s’est avéré considérable, avec une réduction de 50% des coûts énergétiques liés au chauffage de l’eau. Cette technologie innovante permet de maintenir une température stable, limitant ainsi les pertes de chaleur et réduisant les besoins de réchauffage nocturne. Ce qui distingue particulièrement ce projet, c’est le retour sur investissement extrêmement rapide pour la collectivité. En effet, les économies réalisées permettent d’amortir le coût de l’équipement en un peu plus d’un an, ce qui est exceptionnel pour un établissement de cette taille. Cela démontre non seulement l’efficacité énergétique de la couverture Apollo Max, mais aussi sa rentabilité économique, offrant aux gestionnaires de bassins publics ou d’hôtellerie de plein air une solution durable et économique pour améliorer le confort de leurs clients tout en respectant l’environnement.

I.E : Quels sont les défis spécifiques à venir dans l’hôtellerie de plein air, et quelles solutions proposez-vous pour les surmonter ?

Thierry d’Auzers : L’hôtellerie de plein air se confronte à un défi majeur concernant les centres aquatiques, en particulier lorsqu’il s’agit de piscines aux formes non rectangulaires. Ces configurations complexes, comme les formes en haricot, posent des difficultés pour l’installation de volets roulants isothermiques de type Apollo Max, qui offrent une isolation thermique optimale. Malheureusement, ces bassins ne peuvent pas bénéficier des mêmes solutions efficaces d’isolation et d’économie d’énergie. Face à ces contraintes, certains gestionnaires envisagent de réaménager leurs piscines pour adopter des formes plus conventionnelles, comme le rectangle, permettant ainsi une meilleure efficacité énergétique et une réduction de l’empreinte carbone. Pour les structures qui disposent de l’espace nécessaire, l’installation de systèmes de chauffage solaire thermique, tels qu’Apollo Sun, s’avère être une alternative performante, offrant une puissance quatre fois supérieure à celle du photovoltaïque. A terme, nous espérons que ces équipements deviendront la norme, afin de maintenir les bassins à une température confortable tout en minimisant la consommation d’eau et d’énergie.