Pompe, bâche, volet… Comment faire des économies d’énergie avec sa piscine

Article paru dans 20Minutes.fr, le 13 juillet 2024

Photo : Yoann Léguistin – Texte : Thibaut Gagnepain

L’utilisation d’une piscine n’est souvent pas synonyme d’économies d’énergie. Il existe pourtant des solutions pour éviter le gaspillage et de se retrouver à sec

Volet Aston Everblue Lacombe

Une des références de volets roulants immergés vendus par Everblue Piscines. - Everblue Lacombe (c) Yoann Léguistin 

De l’eau, de l’électricité… et de l’huile de coude. Les propriétaires des 3,5 millions de piscines privées en France le savent : ces trois éléments sont les principales énergies nécessaires au bon fonctionnement de leur bassin.

Le dernier peut-être fatigant, les deux premiers coûteux. Mais il existe des solutions pour réduire la facture. Comme ne pas avoir de piscine chez soi, diront les détracteurs ? « C’est sûr que vous consommez davantage si vous en avez une », sourit Joëlle Pulinx, déléguée générale de la Fédération des professionnels de la piscine et du spa (FPP).

La spécialiste alerte déjà sur une idée préconçue. « Non, une piscine ne se vide pas. Même d’un tiers chaque année ! On la remplit la première fois et après, on compense juste l’évaporation. » Ce qui fait, quand même, un ajout de « 7 m3 d’eau par an » après une mise de départ « de 39 m3 ». Le tout pour des bassins moyens de 32 m2 (8×4 m), soit les dimensions les plus vendues.

Concernant l’eau toujours, il est encore possible de limiter les pertes grâce à différents systèmes. « En évitant les grands splash et les plongeons », s’amuse Joëlle Pulinx. « Et surtout en mettant une couverture dès que vous n’êtes pas dans la piscine. » La bâche à bulles est la moins coûteuse, puis viennent les bâches à barres, les abris et enfin les volets roulants.

« Ne chauffez plus les petits oiseaux ! »

« Les bâches vont réduire l’évaporation mais ne vont pas maintenir la température de la piscine. Contrairement aux volets roulants, hors-sol ou immergés », indique Thierry D’Auzers. Le président du constructeur Everblue Piscine ne le dit pas par hasard : sa société fabrique ces produits en Corrèze. « Nous avons des lames pleines avec de la mousse PVC à l’intérieur. Notre coefficient d’isolation thermique est excellent : la nuit, vous ne chauffez plus les petits oiseaux ! Ça peut permettre de réduire de 40 à 60 % la consommation d’électricité de sa pompe à chaleur (Pac). »

Car ces systèmes de chauffage font aussi, aujourd’hui, partie intégrante des piscines. La FPP estime que « près de la moitié » des bassins en sont équipés. « Ça me paraît beaucoup, je dirais plutôt un tiers », estime de son côté Thierry D’Auzers, qui n’en « vend pas dans le sud-est de la France ». Lui recommande des Pac « inverter » afin de moduler la chaleur en fonction des besoins.

Ces modèles sont moins gourmands en électricité… mais restent énergivores. Comme la pompe, qui est elle nécessaire et peut tourner toute la journée en été. Si l’eau est à 28 °C ou plus, c’est conseillé. Sinon, il faut diviser la température de l’eau par deux afin d’obtenir la durée de fonctionnement en saison chaude. A 24 °C, elle brassera ainsi de l’eau pendant douze heures.

« Elles sont beaucoup mieux dimensionnées que dans les années 1990 où on cherchait avant tout la puissance », nuance Joëlle Pulinx. « Avec une pompe à vitesse variable, on peut même baisser de 40 % sa consommation. » L’outil modifiera ainsi la vitesse de son moteur en fonction des besoins, selon une programmation.

Là encore, l’investissement de départ ne sera pas le même, « quasiment du simple au double », selon le président du constructeur Everblue Piscine. Mais qui alerte, « une bonne filtration de l’eau évitera d’autres surcoûts. » La FPP estime que l’entretien d’une piscine de 32 m2 coûte en moyenne 40 euros par mois.